Je ne parle pas du voyage en mode planifié, où tout est calibré, prévu, bien aménagé pour que jamais tu ne sois déboussolé. Je te parle d'un lieu, parfois trop dur à affronter, où la réalité doit s'imprégner de douceur pour mieux être acceptée.

Ne voyage pas pour trouver qui tu es, mais pour te souvenir de qui tu as toujours été.

Et si être courageuse n’était pas synonyme de se jeter dans le vide, ni même d’avancer sans peur, mais tout simplement d’arriver à regarder nos peurs en face et de les inviter à nous accompagner sur le chemin de la vie ?

Ne vois-tu pas que le marketing s’est emparé du mode de vie le plus doux qu’il soit ? As-tu remarqué que ce qui te guidait n'était plus le bonheur de voyager, mais la peur de stagner ?

Si le voyage nous apporte quelque chose, c’est bien l’ouverture, la curiosité et le désir de découvrir l’autre, mais qu’en savons-nous après tout ? Nous ne sommes que de vulgaires milléniaux.

Sac sur le dos, passeport à la main et enlacé de mes proches. C’était sans me douter que cet instant était probablement le plus important de tous, mais il me fallait partir pour le découvrir.

Et si tout ce que je voulais moi, c’était une vie simple & frugale? Âme nomade, toi qui t’es promené, toi qui à vu et qui a retiré tes œillères, laisse-moi te dire qu’il n’y a pas de retour en arrière. Ta vie d’avant, elle s’est envolée le jour où tu as déployé tes ailes.

Le voyage m’a appris à accueillir, mais aussi à laisser partir sans chercher à retenir. Pour moi, c’était devenu une seconde nature de m’attendre à dire au revoir.

Esprits libres, n’oublions pas qui nous sommes au-delà de ces circonstances. Restons centrés et connectés à notre nature profonde, et ce même si tout autour, nos repères deviennent vaporeux. C’est correct, nous en avons l’habitude. Nous avons pris toutes ces années à choisir l’inconfort plutôt que la routine, nous y sommes préparés.

Tu as tellement fait pour moi, comment ne pourrais-tu n’être qu’un flirt passager?

Tu m’as réappris à vivre, comment pourrais-je t’oublier?

C’est lorsque l’on crée cet espace qu’on laisse place à la spontanéité que la vie peut transformer un moment anodin en souvenir gravé pour la vie. Pour cela, il faut être prêt à laisser à la douane, la peur de passer à côté de quelque chose, l’illusion erronée qu’il faut compacter chaque journée d’un périple pour ‘‘en profiter”.

Et si on s'intéressait à nos peurs plutôt que de les refouler?

Et si on tentait de comprendre d'où elles viennent et pourquoi sont-elles présentes?

La prochaine fois que vous partirez, vivez les moments dans le présent plutôt que de chercher à les regarder à travers un écran de cellulaire dans le futur. Ne sélectionnez pas que le beau, partagez le vrai, c'est ça qui crée le plus d'impact. 

Je pensais qu’il fallait qu’il soit aventurier. Je croyais qu’un nomade, un homme qui voyage c’est ça qu’il me fallait. J’avais tout faux.

Je n'arrivais pas à me défaire de mon identité de voyageuse. Arrêter de voyager, c'était laisser tomber une énorme partie de moi et pour être honnête, ça me terrifiait.

Quand je suis descendue de l’avion au Québec, après ma première aventure à l’étranger, j’ai fondu en larmes.En un clin d’oeil, le voyage a ruiné la vie que j'avais planifiée.